Un sinistre ne prévient jamais. Il arrive sans crier gare, bousculant le quotidien et rappelant brutalement l’importance d’être bien couvert. Entre l’assurance habitation et la multirisque habitation, la différence ne saute pas toujours aux yeux. Pourtant, ces deux formules ne jouent pas dans la même cour, et le choix n’est jamais anodin.
Protéger son toit, ce n’est pas seulement signer un contrat type. L’assurance habitation classique, à sa base, se concentre sur les incidents les plus fréquents : incendies, dégâts des eaux, quelques catastrophes naturelles. Elle est pensée pour répondre à l’indispensable, sans fioritures.
En face, la multirisque habitation (MRH) élargit le champ des possibles. On parle ici d’une protection complète, qui englobe non seulement le logement mais aussi les biens qui s’y trouvent, la responsabilité civile, l’assistance et parfois même l’accompagnement juridique. Impossible de se contenter d’un modèle unique : chaque foyer, chaque propriétaire ou locataire doit évaluer ses propres besoins avant de trancher.
Plan de l'article
Définition et obligations légales de l’assurance habitation et de la multirisque habitation
L’assurance habitation désigne l’ensemble des formules proposées selon la situation de l’assuré, la nature du bien à protéger ainsi que le budget disponible. De leur côté, les professionnels du secteur parlent plus volontiers de multirisque habitation (MRH) pour qualifier les contrats modulables, aux garanties multiples que l’on sélectionne en fonction de son mode de vie.
Obligations légales pour les locataires et propriétaires
Les obligations diffèrent selon le statut. Voici ce que la loi prévoit pour chaque profil :
- Locataires : Il leur revient de souscrire une assurance habitation couvrant les risques locatifs. C’est une exigence légale, impossible d’y échapper.
 - Propriétaires : Ils peuvent choisir une multirisque habitation pour protéger à la fois leur logement et leurs effets personnels. Cette couverture reste facultative, mais elle s’impose rapidement comme une évidence lorsqu’on mesure les risques encourus.
 
Cadre législatif et nouveautés réglementaires
Le décret d’application de l’article 17 de la loi n°2022-1158, publié le 17 mars 2023, introduit une évolution concrète : la « résiliation en trois clics » doit être proposée par tous les assureurs, pour les contrats souscrits ou souscriptibles en ligne, depuis le 1er juin 2023. Cette mesure vise à faciliter la vie des consommateurs et à fluidifier le marché.
L’assurance habitation, en tant que socle de la protection du logement, peut être minimaliste ou offrir une couverture large façon MRH. Pour s’y retrouver, il faut d’abord évaluer les risques réels auxquels on s’expose et ses propres priorités.
Les garanties de base de l’assurance habitation
Un contrat d’assurance habitation propose une série de garanties initiales. Ces protections forment le filet de sécurité minimal sur lequel s’appuie tout assuré. Voici les principales garanties que l’on retrouve dans la plupart des contrats :
Responsabilité civile : C’est la pierre angulaire du contrat. Elle prend en charge les préjudices causés à autrui, que ce soit par l’assuré, un membre de sa famille, ou un animal domestique. L’assureur indemnise alors les victimes pour les dommages subis.Incendie et explosion : Cette garantie s’active en cas de sinistre dû au feu, à une explosion ou à la foudre. Elle prévoit également la prise en charge de frais de relogement si le logement devient inhabitable.Dégâts des eaux : Les fuites, ruptures de canalisations ou débordements d’appareils ménagers sont pris en charge. Cette garantie s’avère rapidement précieuse : un simple joint qui lâche peut entraîner des réparations coûteuses.
Catastrophes naturelles : Imposée par la loi, cette protection couvre les conséquences des inondations, séismes ou autres événements naturels majeurs.
Pour y voir plus clair, voici un tableau qui synthétise les garanties de base :
| Garantie | Description | 
|---|---|
| Responsabilité civile | Couvre les dommages causés à autrui | 
| Incendie et explosion | Couvre les dégâts causés par le feu et les explosions | 
| Dégâts des eaux | Prend en charge les dommages dus aux fuites et infiltrations | 
| Catastrophes naturelles | Protège contre les événements naturels majeurs | 
Ces garanties constituent la base. Pourtant, il arrive souvent que cette couverture ne suffise pas : chaque situation mérite d’être étudiée à la loupe, et les contrats MRH s’imposent pour ceux qui souhaitent aller plus loin.
Les garanties étendues de l’assurance multirisque habitation
La multirisque habitation (MRH) ne se limite pas à l’essentiel. Elle enrichit considérablement la protection, pour répondre à des scénarios concrets du quotidien. Quels sont les atouts qui font la différence ?
On retrouve régulièrement, parmi les garanties étendues :
- Recours des voisins et des tiers : Si un dégât des eaux touche l’appartement du dessous, cette garantie permet de couvrir les frais de réparation pour les voisins concernés. Elle protège le souscripteur contre d’éventuelles actions en justice ou demandes d’indemnisation.
 - Bris de glace : Un ballon qui traverse la baie vitrée ou une chute accidentelle sur une véranda : la garantie bris de glace prend en charge la remise en état des éléments en verre du logement.
 - Vol et vandalisme : En cas de cambriolage ou de tentative d’effraction, l’assureur rembourse les pertes subies ou les dégâts causés par des actes de vandalisme.
 - Dommages électriques : Une surtension soudaine grille l’ordinateur ou l’électroménager : cette garantie rembourse les réparations ou le remplacement, limitant les conséquences financières d’un incident technique.
 - Assistance et dépannage : Perte de clés en pleine nuit ou fuite d’eau un dimanche ? Les contrats MRH proposent souvent une assistance réactive, avec intervention rapide de professionnels pour gérer les urgences.
 
Ce niveau de protection offre une tranquillité d’esprit appréciable. Pour celui qui souhaite anticiper toutes les mauvaises surprises, la MRH s’impose comme une solution robuste.
Comment choisir entre une assurance habitation et une assurance multirisque habitation
Face à ces deux options, le choix dépend de plusieurs paramètres concrets, à commencer par son profil d’occupant.
Profil de l’assuré : Les locataires n’ont pas le choix : ils doivent assurer les risques locatifs, c’est la règle. Les propriétaires, eux, peuvent opter pour une MRH, afin de protéger non seulement les murs, mais aussi tout ce qui compose leur intérieur.
Nature du bien : Un logement meublé, une résidence principale bien équipée ou une maison de vacances : chaque bien exige un niveau de protection adapté. Par exemple, un appartement inoccupé sera mieux couvert par une assurance propriétaire non occupant (PNO), tandis qu’une résidence principale bénéficiera pleinement des garanties d’une MRH.
Budget : Le montant de la prime varie en fonction des garanties retenues. Une formule basique, centrée sur la responsabilité civile, coûtera moins cher qu’une multirisque habitation, mais offrira aussi moins de protections en cas de coup dur.
Garanties recherchées : Avant de signer, il faut analyser ce que propose vraiment chaque contrat. La MRH intègre fréquemment des garanties contre le vol, les dommages électriques ou le vandalisme, ainsi que des services d’assistance. Un contrat basique, de son côté, se limite souvent à la couverture des risques locatifs et à la responsabilité civile.
En pratique, comparer les offres et lire attentivement les exclusions de garantie s’impose. Il vaut mieux prendre le temps de vérifier chaque détail que de découvrir, trop tard, les limites de son contrat.
Choisir sa protection, c’est finalement accepter de regarder en face les risques du quotidien. Un geste simple aujourd’hui peut éviter bien des regrets demain. Dans l’univers de l’assurance, l’anticipation est loin d’être un luxe.

